Azouni revient sur son passage en Jupiler Pro League: "L'un de mes seuls regrets"

Après RWDM Fidels, c'était cette fois-ci au tour de Larry Azouni de m'offrir l'occasion de lui poser quelques questions. Enfant de Marseille, le milieu international tunisien avait porté les couleurs du KV Courtrai, de 2017 à 2020. Depuis juillet dernier, il évolue désormais à Dibba Al-Hisn, club de D2 des Emirats arabes unis.
Que retiens-tu de ton aventure au KV Courtrai ?
Courtrai était ma toute première expérience à l'étranger. Au départ, c'était un peu difficile mais je ne retiens que de bons souvenirs, que ça soit sur ou en dehors des terrains. Qui plus est, je n'étais qu'à trente minutes de Lille. De ce fait, je n'étais finalement pas très loin de la France. L'un de mes seuls regrets est que le KVK manquait d'ambition. Je me souviens que nous avions de belles équipes, on aurait clairement pu faire quelque chose. Concernant la ville, mon fils y est né. Les supporters, eux, ont toujours été au top avec moi, leur soutien m'a été important.
Tu as dans les 3/4 du temps été aligné au poste d'arrière droit, une situation que tu as prise comment ?
Je t'avoue qu'au début, je n'étais pas trop chaud à l'idée de jouer à cette position. Cela a même été un sérieux sujet de discussion avec Glen De Boeck. Au départ, c'était par défaut mais par la suite, il m'a clairement dit que j'avais les qualités requises pour pouvoir remplir ce rôle. Je n'étais toujours pas partant malgré les échanges avec l'entraîneur. Ensuite, le coach m'avait bien fait comprendre que si je ne jouais pas arrière droit, je ne n'aurais alors pas de temps de jeu au milieu de terrain. Après vient l'arrivée de Vanderhaeghe. Il ne me connaissait pas beaucoup et s'était fier à mes anciennes prestations et m'a, de ce fait, aligné dans le couloir droit. Je ne peux pas nier le fait que j'ai, au fur et à mesure du temps, pris pas mal de plaisir pour quelque chose que j'avais pourtant fait, à la base, à contrecœur. Ce qui a également facilité les choses est que j'avais des coéquipiers avec qui je m'entendais particulièrement bien, Idir Ouali mais aussi Teddy Chevalier.
Après 3 ans, les Courtraisiens ont décidé de ne pas te prolonger, l'envie de mettre un terme à la collaboration était-elle réciproque ?
Avec Leterme, nous nous étions entretenus au moment où mon bail se dirigeait vers la fin. De mon côté, j'avais comme la sensation d'avoir fait le tour et j'aspirais un nouveau défi. Surtout un club avec certaines ambitions. Ceci dit, avec le KV Courtrai, nous sommes partis en très bon terme, nous nous sommes souhaités bonne chance pour la suite.
Tu as connu Anastasiou, De Boeck et Vanderhaeghe comme coach, lequel t'as le plus fait progresser ?
Quand j'ai débarqué à Courtrai, Anastasiou venait de boucler la préparation d'avant-saison. Le timing n'était pas vraiment top. Il me donnait l'impression qu'il ne comptait pas vraiment sur moi. J'ai pris du temps avant de pouvoir recevoir ma chance. Les deux premiers matchs sous ses ordres avaient été bons mais il s'était ensuite directement fait virer. Avec De Boeck, c'était différent. Il m'avait directement fait savoir que mon match face à Malines l'avait impressionné. Un soir de Coupe de Belgique, il avait fait tourner son équipe et aligné Makarenko au poste de milieu de terrain, une position que l'Ukrainien n'avait, par la suite, plus jamais quittée. Un détail qui m'avait poussé à poursuivre l'aventure au poste d'arrière droit. Avec Yves Vanderhaeghe nous sommes toujours en contact. Il m'avait, à l'époque, permis de beaucoup apprendre sur l'aspect humain. Ses entraînements étaient également très sympas avec beaucoup de ballon. J'ai directement ressenti que c'était quelqu'un qui avait réalisé une toute grande carrière.
Tu as fait le tour des stades, quelles sont pour toi les 3 meilleures ambiances du pays ?
En première place, je mets directement le Standard de Liège. L'atmosphère là-bas me rappelle fortement celle du Vélodrome. En seconde position, je cale le public du KV Courtrai. Toujours présent à domicile mais aussi à l'extérieur où les parcages visiteurs étaient toujours bien garnis. Ensuite, le FC Malines, ils savent également mettre l'ambiance.
Depuis Courtrai, tu n'as pas mal voyagé, quatre clubs au total, quelles sont tes ambitions, à l'instant T ?
Actuellement, je suis dans un club qui, ces dernières années, a pour habitude de faire l'ascenseur. J'espère pouvoir tout faire pour le faire remonter au sein de l'élite. Pour la suite, j'espère vraiment faire mon trou, ici. Je me sens bien aux Emirats. Il y'a l'aspect financier, c'est vrai, mais le cadre de vie est également sensationnel. Je ne suis qu'à une petite heure de Dubai. Au Club Africain, club où j'ai joué après le KV Courtrai, il y'avait toujours du retard dans les payements. Une situation embêtante. Ici, je peux me concentrer pleinement sur mon football. C'est un poids en moins.
Tes prestations en JPL avaient été particulièrement bonnes, est-ce que cela t'avait permis d'être approché par d'autres clubs belges ?
J'ai discuté avec l'OH Louvain après la fin de mon contrat au KVK. Les dirigeants aimaient beaucoup mon profil. Pour ma part, je voulais également rejoindre Den Dreef. Seul bémol, un nouveau coach était arrivé, là-bas, et il s'avère que je n'était pas son premier choix. Malgré l'intérêt de la direction, le deal ne s'était pas concrétisé. En plein Covid, dans un flou total, j'avais alors pris la décision, suite à la longue attente des Louvanistes, de rejoindre Madère. Il y'a également eu un certain intérêt du Standard de Liège mais sans que cela n'aille finalement plus loin. Plus récemment, cet été, la RAAL m'a contacté mais cela n'a pas non plus abouti sur une collaboration.
Quel adversaire de JPL t'as le plus impressionné ?
On va dire qu'il y'en a pas mal. J'avais comme l'impression, chaque semaine, de me farcir le meilleur joueur de l'équipe adverse. Si les Bongonda, Ampomah ou Bolasie ne m'ont pas laissé indifférent, celui qui m'a le plus fait souffrir, c'est incontestablement Moussa Djenepo du Standard de Liège. De sacrés clients. Sinon, si on parle de joueurs autres que ceux que j'ai rencontré sur mon couloir, c'est Pozuelo qui m'a le plus laissé bouche bée.
Que peut-on te souhaiter pour la suite de ta carrière ?
Qu'elle puisse continuer le plus longtemps possible, le tout en prenant du plaisir.